Gerónimo Rulli

Gerónimo Rulli n'est pas arrivé à Marseille par hasard. Son parcours, de son club formateur d'Estudiantes  à ses passages en Europe (Real Sociedad, Montpellier, Villarreal, Ajax) , est celui d'un combattant qui ne recule jamais. Ce n'est pas un hasard s'il a remporté les trophées qui comptent : une Europa League avec Villarreal et, surtout, la Coupe du Monde 2022 avec l'Argentine. Il a le mental d'un gagnant, une condition sine qua non pour s'imposer ici. Plus important encore, il a compris le club. En comparant la ferveur du Vélodrome à celle des supporters de Boca Juniors, il a montré qu'il ne voyait pas l'OM comme un simple employeur, mais comme une passion, un volcan populaire qui lui rappelle son pays. Il a le bon ADN.  

Sur le terrain, sa première saison a été marquée par sa spécialité : les moments chauds. Il est entré dans l'histoire du club en devenant le premier gardien depuis le début de l'analyse Opta (2006/07) à arrêter trois penaltys en une seule saison de Ligue 1. Ces arrêts décisifs ont montré un mental d'acier sous la pression. Indéboulonnable, il a joué l'intégralité des minutes en championnat, preuve de la confiance absolue de De Zerbi. Son jeu au pied s'intègre parfaitement au système, avec une précision de passe élevée (86.9%) qui le rend essentiel aux premières relances.  

Cependant, en tant que famille exigeante, nous devons être honnêtes. Si Rulli est un leader et un sauveur sur penalty, il n'est pas exempt de tout reproche. Ses trois erreurs ayant mené à un but la saison passée sont des taches sur un tableau autrement positif. Sa statistique de "buts évités" (+1.55) montre qu'il est un bon gardien sur sa ligne, mais pas encore un mur infranchissable qui vole des points à lui seul. Le paradoxe est là : comment peut-on être si impérial sur penalty et connaître des sautes de concentration aussi coûteuses? C'est le point central de son évaluation. Le Vélodrome l'adore pour sa grinta, mais pour atteindre le panthéon des Mandanda, ces erreurs doivent être gommées.  

Pour la saison 2025/26 et le retour en Ligue des Champions, il est notre numéro 1 indiscutable. Son défi sera de trouver une régularité de tous les instants, de marier son cœur de guerrier argentin avec une concentration sans faille pendant 90 minutes. S'il y parvient, il ne sera plus seulement un bon gardien pour l'OM, il deviendra le véritable gardien du temple.