Geoffrey Kondogbia

Arrivé de l'Atlético Madrid avec le statut d'un joueur qui a connu le très haut niveau, Geoffrey Kondogbia est un cas d'école marseillais. Sous contrat jusqu'en 2027 et considéré comme un "joueur clé" par De Zerbi, il incarne un dilemme. D'un côté, une force de la nature, un physique de titan (1,88m) et une patte gauche capable de briser n'importe quelle ligne. De l'autre, un joueur dont la présence dans l'infirmerie est presque aussi notable que sa présence sur le terrain.  

Quand il est à 100%, il est ce "destroyer" moderne, capable non seulement de récupérer le ballon mais aussi de le porter vers l'avant avec une puissance dévastatrice. Ses statistiques défensives sont solides : il est un tacleur efficace (79ème percentile) et une présence aérienne (71ème percentile). Sa qualité de passe est également très sûre (92.5% de réussite). Le problème, c'est que son apport créatif est quasi inexistant (1er percentile en xAG), ce qui le cantonne à un rôle de pur récupérateur.  

C'est cette intermittence qui divise les supporters. Le Phocéen a parfaitement résumé le sentiment général : "Entre fulgurances et fléchissements". Un match, il est le patron qui domine l'entrejeu ; le suivant, il est transparent ou, pire, absent. Cette irrégularité, causée par des blessures récurrentes, est un luxe que l'OM ne peut plus se permettre, surtout avec les ambitions affichées. La comparaison avec la fiabilité de Højbjerg est cruelle mais nécessaire. L'un a joué 2664 minutes en Ligue 1 la saison passée, l'autre 2020. L'écart est là.  

Le défi pour Kondogbia en 2025/26 n'est pas de changer de nature, mais de répondre présent. La question n'est plus "est-il assez bon?", mais "est-il assez fiable?". Avec un salaire conséquent et une concurrence accrue, il n'a plus de joker. Il doit enchaîner les matchs et prouver qu'il peut être une fondation stable, et non une source d'incertitude permanente.