Frank Lebœuf a rejoint l’OM en 2001 à 33 ans, après cinq saisons à Chelsea. Une décision motivée par la perspective d’être écarté par Claudio Ranieri au profit de John Terry, à un an de la Coupe du monde 2002.

« Une semaine avant la reprise de la Ligue 1, Bernard Tapie m’appelle en me disant : “Je te mets capitaine de l’OM” », s’est souvenu le défenseur dans L’Équipe. Un défi séduisant pour celui qui avait échoué aux essais marseillais à 16 ans.

« J’étais content. J’étais plutôt en fin de carrière et je trouvais ça sympa de jouer à Marseille, la ville où je suis né, dans un Vélodrome où il y a une telle ferveur », a-t-il poursuivi. Le champion du monde 1998 se souvient néanmoins d’y avoir connu une « grosse pression ».

Une réadaptation nécessaire

Le passage de la Premier League à la Ligue 1 a aussi nécessité des ajustements pour l’ancien international. Dès son premier match à Montpellier, un carton jaune pour charge irrégulière lui fait comprendre les différences.

« J’ai compris que je devais faire gaffe. Le jeu était beaucoup plus soft en France. Je ne pouvais pas me lâcher comme en Angleterre », a confié Lebœuf, habitué à la rudesse du football anglais de Roy Keane et Dennis Wise.

L’hostilité des stades adverses l’a également marqué, notamment à Strasbourg où il s’est fait siffler : « Me faire siffler à la Meinau, ça m’a fait mal. Cinq ans après mon départ, je m’attendais à autre chose. »

Sous son capitanat, l’OM a progressivement retrouvé des couleurs après deux saisons difficiles. Il a terminé 9e en 2002, puis 3e en 2003 malgré une instabilité dirigeante (cinq entraîneurs). « Personne ne trichait, ils savaient tous que je serais le premier à leur tomber dessus », a-t-il conclu.

Lebœuf a disputé 56 matchs sous la tunique olympienne, pour 6 buts et 1 passe décisive. Il a ensuite rejoint Al-Sadd au Qatar.