La décision de l’UEFA a fait l’effet d’une bombe du côté de Londres. Vainqueur de la dernière FA Cup, avec une victoire éclatante contre Manchester United en finale, Crystal Palace pensait s’offrir une aventure européenne en Ligue Europa. Mais l’instance européenne en a décidé autrement, invoquant une incompatibilité avec les règles sur la multipropriété, en raison des liens de John Textor avec l’Olympique Lyonnais. Conséquence directe : les Eagles sont reversés en Ligue Europa Conférence, au grand dam du président Steve Parish, qui parle d’"une des plus grandes injustices jamais vues en Europe".

Lyon en profite, Nottingham repêché

Le maintien de l’OL en Ligue 1, validé cette semaine, a consolidé sa position en Ligue Europa. Selon les critères de l’UEFA, deux clubs liés à un même propriétaire ne peuvent disputer une même compétition. Textor, actionnaire de Palace et de Lyon via Eagle Football Group, aurait donc dû se désengager totalement. Une cession partielle à Woody Johnson est en cours, mais jugée trop tardive par les instances selon RMC Sport. L’OL reste qualifié, tandis que Palace est éjecté au profit de Nottingham Forest, 7e de Premier League en 2024-2025.

Multipropriété : un casse-tête juridique

L’UEFA s'appuie sur ses propres règles de "propriété commune" pour justifier sa décision. Celles-ci stipulent qu’un acteur ayant une "influence décisive" sur deux clubs ne peut les voir engagés dans une même compétition. Et dans son règlement, le club maintenu dans la meilleure compétition européenne est celui qui a fini au plus haut rang dans son championnat. Donc Lyon. Crystal Palace nie cette influence croisée et assure qu’il n’a jamais été officiellement membre d’un groupe multi-clubs. Le club londonien envisage désormais de porter l’affaire devant le TAS pour contester la légitimité de cette éviction.

Vers une réforme des règles UEFA ?

Ce nouveau cas soulève une nouvelle fois la question de la multipropriété dans le football européen. Avec la montée en puissance de groupes comme City Football Group ou Eagle Football, les situations de conflit d’intérêt risquent de se multiplier. La réaction de Steve Parish, bien que vive, illustre un malaise grandissant que l’UEFA ne pourra ignorer encore longtemps. Reste à savoir si ce coup d’arrêt pour Palace aura un effet boule de neige sur les projets de réforme à venir.

La journée du 09 juillet 2025 a été cruciale pour Lyon, qui était appelé à défendre sa place en Ligue 1 devant la commission d'appel de la DNCG, l’instance de contrôle financier du football français. Le club, dirigé par Michele Kang et Michael Gerlinger, devait convaincre les autorités qu'il avait les moyens de se redresser financièrement après avoir été rétrogradé en Ligue 2 le 24 juin 2025 en raison de problèmes financiers importants. À la clé : la possibilité d’éviter la sanction suprême tout en continuant de jouer en Ligue 1.

Le dossier était complexe. La DNCG exigeait que Lyon prouve l’entrée de fonds suffisants dans les comptes du club, à hauteur des 200 millions d’euros demandés. Depuis le 24 juin, Lyon s’efforçait de trouver des solutions pour combler ses dettes. Parmi les actions entreprises : le départ de Jonh Textor, ancien président du club, à la suite de la pression des actionnaires et des répercussions sur la crédibilité de la gestion lyonnaise. Une autre action majeure a été le renflouement de la trésorerie du club par les actionnaires à hauteur de 83 millions d'euros, et le prêt de 425 millions d’euros obtenu par le fonds d’investissement Ares pour l’acquisition de Lyon. Malgré des mesures significatives comme la réduction de la masse salariale, le départ de nombreux joueurs et les ventes de certains éléments comme Caqueret et Cherki pour des montants conséquents, la DNCG n'était pas encore satisfaite. Elle attendait notamment une réduction de la masse salariale de 160 à 75 millions d’euros et une meilleure rentabilité de la vente des parts d’Eagle Football dans Crystal Palace, qui n’a rapporté que 40 millions d'euros au lieu des 80 millions attendus. Les ventes récentes de Luiz Henrique et Igor Jesus ont aussi suscité des questions, la DNCG estimant que ces transferts auraient dû générer plus de rentrées financières.

Deux scénarios s’offraient à Lyon : un maintien en Ligue 1, mais sous un régime strict de contrôle des dépenses, ou la confirmation de la relégation en Ligue 2. Selon L’Équipe, après l'audition, la commission d’appel a décidé de maintenir Lyon en Ligue 1, mais avec un encadrement strict de la masse salariale et des transferts. Le club rhodanien pourra donc continuer à évoluer dans l’élite, mais sous des conditions financières rigoureuses et avec une gestion austère de ses ressources. Cette décision marque un tournant pour Lyon, qui devra désormais naviguer avec une politique économique très stricte. Le club reste en Ligue 1, mais il devra s'adapter à de nouvelles contraintes financières pour espérer retrouver une stabilité.