Leonardo Balerdi

Son histoire à l'OM, c'est une véritable montagne russe émotionnelle. Arrivé en 2021 , il a tout connu. D'abord, le jeune prometteur, puis le "bouc émissaire" pointé du doigt par une partie du Vélodrome à chaque erreur. Mais Léo, il a du caractère. Il a bossé, il s'est accroché, et il a retourné l'opinion. La saison dernière, il était notre vice-capitaine, un titulaire indiscutable, un "Fans' Favourite". Il est passé du joueur qu'on voulait voir partir à celui que le club a refusé de vendre à la Juventus, le considérant comme une pièce maîtresse. Cette transformation force le respect. Elle montre qu'il a compris où il était.  

Ce qui rend Balerdi si spécial, et si frustrant à la fois, c'est son style. Ce n'est pas juste un défenseur, c'est le premier meneur de jeu de De Zerbi. Les chiffres sont fous : la saison passée, il était numéro 1 de toute la Ligue 1 pour le nombre d'actions offensives depuis l'axe, de passes réussies depuis l'axe, et même de dribbles tentés. En clair, c'est lui qui casse les lignes, qui prend les risques pour lancer les attaques. C'est un libéro moderne, avec une qualité de passe et un courage balle au pied exceptionnels. Mais cette prise de risque a un coût. Son bilan disciplinaire (9 jaunes, 1 rouge en 27 matchs) est trop lourd. Il doit mieux gérer ses émotions, un point faible qu'il a lui-même reconnu en parlant de la nécessité d'avoir "un peu plus de mentalité".  

Sa performance est, en réalité, un miroir de celle de l'équipe. Quand l'attaque est efficace et convertit les occasions, ses passes audacieuses sont des coups de génie. Mais quand l'équipe piétine, ses risques se transforment en pertes de balle qui nous mettent en danger. Son inconstance n'est pas qu'un défaut personnel ; elle est liée à l'efficacité du collectif. Pour cette saison de Ligue des Champions, le défi est immense. Le talent est là, personne ne le nie. Mais pour atteindre le niveau d'un Mozer ou d'un Boli, il lui faut cette dernière étape : la maturité. Il doit perfectionner son jugement, savoir quand jouer simple et quand tenter le coup d'éclat. C'est l'heure de devenir le commandant serein que son talent lui promet d'être.