Metz-OM : De Zerbi met tout le monde en alerte, rotation assumée et cap sur la régularité

À la veille de Metz–OM, Roberto De Zerbi refuse tout relâchement : gestion fine de l’effectif, Paixão relancé, Gouiri rassuré, absents actés… et un mot d’ordre : humilité et intensité.

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Ce n’est pas un match “entre deux”, c’est un test de maturité. Après le PSG, Strasbourg et l’Ajax, l’OM arrive à Saint-Symphorien gonflé de confiance… et face au piège parfait. Roberto De Zerbi l’a martelé en conférence : Metz n’offrira rien. Bloc bas, densité, transitions éclairs, matchs qui se jouent sur des détails — le genre de rendez-vous où une grande équipe prouve qu’elle sait gagner autrement que par l’emballage émotionnel du Vélodrome.

« On veut être compétitifs » : lucidité et exigence

Le ton est donné : « Sans envie ni sacrifice, la qualité ne suffit pas. » De Zerbi a revu les images, calibré les charges, et replacé le contexte. Oui, Marseille vient d’enchaîner. Oui, la première période contre l’Ajax frôlait la perfection. Mais la Ligue 1 rappelle vite à l’ordre : « Ces matchs-là font souffrir toutes les équipes, encore plus quand on veut grandir. » Traduction maison : pas de feu d’artifice gratuit, mais une victoire construite, cynique, propre.

Le technicien assume un discours à contre-courant de l’euphorie : on enchaîne six matchs en vingt-deux jours, on gagne avec le groupe. Le terrain décidera, la rotation est un outil — pas une loterie. Højbjerg a déjà aligné de grosses minutes, Aubameyang aussi : « On ne peut pas perdre de joueur. » Contre l’Ajax, Balerdi « pouvait jouer » d’après le staff médical, mais le risque n’en valait pas la peine. Message clair : la gestion, c’est aussi du courage.

Paixão relancé, Gouiri rassuré : l’attaque au diapason

Le dossier chaud du moment, Paixão, a reçu un tampon public. Deux mois d’arrêt, du travail invisible pour remonter la pente, puis la récompense : un match qui compte, et l’odeur du but retrouvée. « Parfois, il faut investir en amont : minutes, condition, moral. Le terrain aide plus que les mots. » Le Brésilien revient au niveau attendu, et sa complémentarité avec les couloirs de De Zerbi (largeur, appels, fermeture à la perte) s’est vue à pleine puissance.

Amine Gouiri, lui, n’a pas besoin d’un procès permanent. Le coach recadre : « Il est serein, c’est un joueur fort. » Pas un 9 de profondeur obsessionnelle ni un finisseur à 30 buts — un attaquant de jeu, capable de faire jouer, d’absorber la pression, d’aider l’équipe à remonter. Selon l’adversaire, c’est lui ou Aubameyang pour commencer, parfois 20 minutes pour finir, parfois 70 pour user : « La contribution doit rester la même. On gagne aussi avec les remplaçants. »

Vermeeren, présent et futur : l’équilibre du milieu

Avant De Zerbi, Arthur Vermeeren avait déroulé son discours calme : vision, lecture, simplicité, et ce pas d’avance qui fluidifie tout. L’Italien enfonce le clou : « C’est le présent et le futur du club. » Il doit encore « devenir moins timide hors du terrain » pour pousser son leadership, mais sur le rectangle il a déjà validé le mode d’emploi : récupérer, se projeter, accélérer sans s’affoler. Dans la rotation avec O’Riley et Højbjerg, Marseille tient un triangle souple… et ambitieux.

À ceux qui rêvent du passé (Rongier, Rabiot), De Zerbi répond par le réel : d’autres profils, autant de qualité, et une exigence qui monte avec les résultats. Le staff n’a pas “magiquement” changé le mois dernier ; ce qui a changé, ce sont des recrues justes footballistiquement et humainement. Le Bernabéu a servi de révélateur, le PSG et Strasbourg ont consolidé, l’Ajax a validé : désormais, il faut répéter.

Groupe, blessés, hiérarchie : les cartes sur la table

Le point infirmerie ne bouge pas : Facundo Medina est forfait (entorse), Hamed Traoré et Geoffrey Kondogbia sont espérés après la trêve. Balerdi reste le seul vrai point d’interrogation de dernière minute — ressenti à surveiller après sa reprise. Le reste du groupe est disponible, avec une idée simple : “matchday mindset” dès le matin, quelle que soit l’affiche. « On préfère voyager en Europe que regarder la C1 depuis le canapé, mais ça exige d’être prêts tous les trois jours. »

Sur les côtés, l’OM a trouvé ses relais : Weah pour l’intensité deux-voies, Emerson pour sécuriser les temps faibles, Greenwood pour connecter pressing et finition. Devant, Aubameyang incarne le brassard et la boussole — buteur, passeur, point d’appui, profondeur. Et derrière, Aguerd tient la ligne, Pavard doit hausser le curseur face aux ailiers courts et vifs — exactement le profil que Metz aime lancer en transition.

Metz, le match qu’il faut savoir gagner

Les Grenats sont lanterne rouge, mais accrocheurs, et perdent souvent tard. Voilà le script : cinq derrière, milieux durs, jeu long ciblé, seconds ballons à gagner, corners à bien vivre. À l’OM d’imposer d’abord le tempo mental — patience sans mollesse — puis le tempo technique : pressing mesuré (pas bridé), sorties propres quand c’est possible, balles verticales quand c’est nécessaire. Zéro cadeau, efficacité maximale.

Il y a un leadership à installer au classement, mais surtout une colonne vertébrale à cimenter dans la durée. Le chemin vers le haut niveau, De Zerbi le répète, se juge sur ces samedis gris où l’on gagne parce qu’on respecte le plan et l’adversaire. Si Marseille veut être “grand”, c’est maintenant, dans ces matchs-pièges, qu’il doit le prouver.

Pas d’euphorie, pas de mépris : de l’humilité, du rythme, des points. La série en cours a remis l’OM d’aplomb ; Metz doit confirmer la mue. Et si la rotation s’invite encore dans le XI, souvenez-vous : ce n’est pas un pari, c’est un plan.

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