Un OM dominateur mais patient avant la délivrance
Sur la pelouse détrempée de Saint-Symphorien, l’OM a d’abord imposé son rythme sans parvenir à faire sauter le verrou messin. Pendant quarante-cinq minutes, les Olympiens ont monopolisé le ballon, récupéré haut et étouffé Metz, sans trouver la faille. Greenwood a touché le poteau, Gomes a manqué la cible, Vaz a percuté dans la profondeur : la supériorité technique était manifeste, mais le réalisme encore absent.
« L’an dernier, on aurait peut-être perdu ce match », confiera plus tard De Zerbi. Et c’est bien là la différence : cette équipe-là n’a pas paniqué. Pas de signes d’agacement, pas de gestes inutiles — juste la conviction tranquille que le verrou finirait par céder. Avec Höjbjerg en chef d’orchestre et Pavard-Aguerd impériaux derrière, Marseille a géré le temps comme une grande équipe.
La seconde mi-temps d’un collectif en pleine confiance
Au retour des vestiaires, la machine s’est remise en marche. Paixão, déjà buteur contre l’Ajax, a allumé la mèche : une frappe déviée par Sané, 1-0, délivrance logique. Le Brésilien, en pleine ascension, enchaîne un troisième but en une semaine. Ce but a tout changé : Metz a reculé, Marseille s’est libéré.
Dans la foulée, O’Riley, omniprésent et juste dans chaque touche de balle, a inscrit le deuxième sur un service parfait de Gouiri. Le Danois a confirmé son statut de métronome, alliant vision et sang-froid. Et comme un symbole de la richesse de ce groupe, Gouiri, entré depuis quelques minutes, a scellé le 3-0 d’un petit bijou : crochet, une-deux express avec O’Riley, finition clinique. En vingt-cinq minutes, l’OM avait plié l’affaire.
Défense de fer, milieu souverain, attaque inspirée
Si l’attaque a brillé, le socle défensif reste la clé du succès. Rulli a dégagé une assurance de patron : peu sollicité mais toujours juste. Devant lui, Pavard et Aguerd ont imposé leur loi, Emerson et Weah ont verrouillé les ailes. Dans l’entrejeu, Höjbjerg a encore rayonné : capitaine exemplaire, volume de jeu impressionnant, pressing constant. À ses côtés, O’Riley a offert la parfaite complémentarité, capable de dicter le tempo puis de se projeter avec justesse.
Et devant, Greenwood a touché deux montants — preuve que son heure viendra ; Vaz, titularisé pour la première fois, a livré une prestation pleine de promesses : du mouvement, du duel, une passe décisive. De Zerbi l’avait lancé pour sa vitesse et sa profondeur : il n’a pas déçu.
De Zerbi, le chef d’orchestre d’une métamorphose
Depuis son arrivée, Roberto De Zerbi façonne un OM nouveau : exigeant, méthodique, collectif. Son analyse d’après-match résume cette philosophie : « La patience est déterminante : si tu perds ton équilibre, tu perds le match. » Sous sa direction, Marseille apprend à alterner intensité et contrôle, à jouer juste plutôt que vite. Cette maturité, encore absente la saison passée, devient la marque de fabrique du De Zerbismo : occuper les espaces, presser intelligemment, finir sans se découvrir.
L’Italien assume sa rotation, maintient la concurrence et garde tout le monde concerné : O’Riley, Paixão, Gouiri, Greenwood, Gomes, Vermeeren… autant de cartes différentes dans une main qui ne tremble plus.
Une victoire symbole d’un OM qui change de dimension
Ce 3-0, net et sans bavure, dit tout d’un club en mutation. Il y a quelques mois, l’OM se serait peut-être contenté d’un succès poussif ; aujourd’hui, il gère en patron. Quatre victoires de rang toutes compétitions confondues, une attaque flamboyante (15 buts marqués sur la série), une défense d’acier : Marseille regarde désormais vers le haut.
La trêve internationale arrive au bon moment : elle permettra à De Zerbi de récupérer Kondogbia et Traoré, tout en consolidant les automatismes d’un collectif en pleine osmose. Mais dans les esprits, une certitude s’installe : cet OM-là joue le titre.
Saint-Symphorien s’en souviendra : le leader marseillais est passé, et il n’a rien laissé derrière lui.
Trois buts, du jeu, de la maîtrise, et cette impression d’ordre et de confiance que seuls les grands dégagent. L’OM avance, fidèle à sa devise : humilité dans l’attitude, grandeur dans le jeu.
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