OM – Metz (0-3) : De Zerbi savoure la maturité retrouvée de son équipe

Après un succès solide à Metz (0-3), Roberto De Zerbi a salué la progression collective de son OM. Plus patient, plus lucide, plus tueur : Marseille apprend à gagner autrement.

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Une victoire qui en dit long

L’Olympique de Marseille poursuit son irrésistible série. Après avoir terrassé l’Ajax (4-0) en Ligue des Champions, les Phocéens ont confirmé à Saint-Symphorien, s’imposant 3-0 face au FC Metz grâce à O’Riley, Gouiri et Paixão.

Mais au-delà du score, c’est la manière qui marque les esprits : un OM discipliné, sûr de lui, capable de gérer le tempo et d’imposer sa loi dans un match que beaucoup auraient jugé piégeux.

Pour Roberto De Zerbi, cette victoire symbolise une évolution profonde : « Je suis content, parce qu’au-delà du 3-0 et du fait que Metz soit dernier, c’était un match très difficile. L’an dernier, on aurait perdu ce match », a-t-il confié au micro de BeIN Sport.

Le coach italien, fidèle à son exigence, ne voulait pas seulement parler de résultat mais d’apprentissage : « Sans parler des nouveaux joueurs qui sont très forts, cela montre qu’on a gagné en maturité. On sait désormais gérer ce type de matchs, patienter et frapper au bon moment. »

La patience comme arme

Ce qui a changé à l’OM, c’est d’abord le rapport au temps. Finie la précipitation des débuts de saison passés, ces entames brouillonnes où la fougue prenait le dessus sur la lucidité.

À Metz, Marseille a accepté d’attendre. De faire tourner. De contrôler. D’étouffer l’adversaire sans s’exposer. « Si tu perds l’équilibre et l’ordre, tu donnes confiance à l’adversaire, et le match devient confus », a résumé De Zerbi en conférence de presse.

Une phrase qui pourrait résumer tout son projet : l’équilibre avant tout. Et pour cela, il a construit une structure claire : trois défenseurs bas, deux milieux en soutien, et des pistons capables de faire la différence sur les côtés.

Ce samedi, le plan a parfaitement fonctionné. Paixão et Weah ont étiré le bloc messin, O’Riley a brillé dans la projection, et Højbjerg, véritable régulateur, a orchestré la relance avec sérénité.

Le collectif avant les individualités

La marque de fabrique de De Zerbi s’impose jour après jour : une identité, une exigence, une cohérence. Le technicien italien a voulu saluer le collectif avant tout.

« C’est une équipe forte qui peut encore progresser partout : dans le pressing, dans la finition, dans la gestion des temps faibles. »

Les progrès sont visibles, et pas seulement dans le jeu avec ballon. Sans ballon, l’OM a su maintenir une intensité constante, étouffant les transitions messines.

O’Riley, encore une fois, a confirmé son importance dans le système : « Associer Højbjerg (droitier) et O’Riley (gaucher) nous donne un avantage, » a expliqué le coach. « Matt a cette capacité à se projeter au bon moment. »

Le Danois et le Gallois incarnent cette montée en puissance : lucides, impliqués, décisifs.

Robinho, le pari osé

Dans la composition de départ, une surprise : Robinho, préféré à Aubameyang. Un choix tactique assumé par De Zerbi.

« Metz défendait à cinq, leurs centraux sortaient beaucoup sur Greenwood et Ángel Gomes, » a-t-il expliqué. « Il fallait quelqu’un pour attaquer la profondeur. Robinho a ces qualités. »

Le pari a failli être gagnant avant sa blessure musculaire en seconde période. L’Italien s’est montré prudent : « On fera des examens demain pour savoir, mais il a répondu présent. C’était le bon match pour lui. »

Encore une fois, la rotation assumée du coach démontre qu’à Marseille, personne n’est intouchable – seule compte la cohérence du plan de jeu.

La gestion des forces

À l’heure où les matchs s’enchaînent à un rythme effréné, De Zerbi jongle avec brio entre la nécessité de faire tourner et celle de maintenir la dynamique.

Contre Metz, il avait choisi de relancer O’Riley et Paixão après leur titularisation face à l’Ajax. Un choix gagnant.

« Il y a beaucoup de joueurs forts au milieu : Vermeeren, Kondogbia, Højbjerg, O’Riley, Ángel Gomes… C’est difficile de faire des choix. »

Et pourtant, le coach parvient à maintenir tout le monde concerné. Les remplaçants répondent, les titulaires confirment.

Une alchimie rare, fruit d’une communication limpide et d’une hiérarchie claire. À Marseille, l’unité du vestiaire est palpable – un fait rare depuis des années.

Le cas Gouiri et la continuité

Amine Gouiri, auteur d’un but et d’une passe décisive sur ses deux derniers matchs, n’a pas débuté cette fois. Une décision purement tactique selon De Zerbi.

« Il n’avait rien à prouver. J’aime beaucoup le joueur et je veux le faire progresser, » a-t-il précisé.

Preuve que la confiance du coach est totale. Le Franco-Algérien s’impose progressivement comme une option crédible dans le système offensif olympien, où la concurrence fait rage.

Paixão, quant à lui, a confirmé son retour en forme. Remuant, inspiré, il a retrouvé l’efficacité qui faisait sa force à Curitiba. Son but du 3-0, plein d’opportunisme, a scellé la victoire et fait exploser le banc marseillais.

Une maturité nouvelle

Ce 3-0 à Metz n’est pas une victoire anodine. C’est le symbole d’un OM qui a grandi.

L’an dernier, ce type de match se terminait souvent par un nul frustrant ou une défaite imméritée.

Aujourd’hui, Marseille sait gérer, patienter, et tuer au bon moment.

C’est la signature d’une grande équipe en construction. Celle que De Zerbi bâtit, jour après jour, sans renier ses principes : jeu, rigueur, exigence.

« C’est l’une de nos meilleures périodes, » a-t-il conclu, avant de tempérer avec humour : « Et ici, quand tout va bien, il faut toujours se méfier… »

Un clin d’œil lucide d’un coach qui sait qu’à Marseille, rien n’est jamais acquis. Mais pour la première fois depuis longtemps, le Vélodrome peut rêver en paix.

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