OM – De Zerbi face à la tempête : « On ne perd pas sa dignité pour un match »

Avant OM–Paris FC, Roberto De Zerbi est revenu longuement en conférence de presse sur l’affaire Rabiot–Rowe. Franchise totale : pour lui, la décision d’écarter les deux joueurs était obligatoire pour protéger l’autorité du club et préserver la dignité de l’OM.

Reporter

À deux jours du match entre l’Olympique de Marseille et le Paris FC, comptant pour la deuxième journée de Ligue 1 2025/2026, Roberto De Zerbi s’est longuement exprimé en conférence de presse sur l’affaire qui secoue déjà la saison phocéenne : la violente altercation entre Adrien Rabiot et Jonathan Rowe dans les vestiaires après la rencontre inaugurale. Avec franchise, l’entraîneur marseillais a défendu la décision prise avec Pablo Longoria et Medhi Benatia d’écarter les deux joueurs, insistant sur la nécessité de préserver l’ordre et la dignité au sein du club.

« Comme dans un pub anglais »

Le coach italien a commencé par rappeler les faits avec une sincérité désarmante.
« J'ai joué au football pendant longtemps, ça fait plus de 30 ans que je suis dans le foot. Je suis habitué à parler de ce qui se passe dans les vestiaires. Mais là, j’ai vu quelque chose que je n’avais jamais vu. Deux coéquipiers qui se frappent, comme dans un pub anglais, devant le directeur sportif et l’entraîneur, avec un joueur à terre, inconscient. Les gardes du corps, qui normalement sont là pour nous protéger, ont dû intervenir pour séparer nos propres joueurs… C’est la première fois que je vois ça », a-t-il lâché, encore marqué.

Une décision collégiale et inévitable

Face à cette scène surréaliste, la direction marseillaise a pris ses responsabilités. « Dans n’importe quel lieu de travail, quand deux employés en viennent aux mains, l’employeur doit agir. Il y a deux solutions : suspension ou licenciement. Avec Pablo Longoria et Medhi Benatia, nous avons parlé tout le week-end, et le lundi nous avons communiqué notre décision. C’était clair : mettre les deux joueurs à l’écart. »

De Zerbi a insisté sur la hiérarchie : « Dans un club, le club doit toujours passer avant tout. Avant moi, avant les joueurs. Marseille a souffert ces dernières années d’un manque d’ordre, de polémiques et de départs précipités. Nous avons décidé d’instaurer un code éthique clair. Ce choix était obligé. »

« Je ne sacrifie pas la dignité pour un match »

Le technicien a reconnu que la décision était lourde de conséquences sportives, mais il refuse de transiger avec ses valeurs :
« J’aurais pu fermer les yeux, leur dire de se serrer la main et de repartir. Mais je ne perds pas ma dignité pour un match ni même pour un championnat. Défendre les couleurs de l’OM doit être un honneur, une fierté. Personne n’est au-dessus du club. »

Rabiot et son entourage au cœur des tensions

Une grande partie de son discours a été consacrée à Adrien Rabiot et surtout à son entourage. De Zerbi n’a pas caché son agacement face aux déclarations de la mère du joueur, qui a attaqué Longoria et Benatia :
« Ça m’énerve. Medhi a tout fait pour Adrien, au-delà de son rôle de directeur sportif. Moi aussi, j’ai pris des décisions pour l’aider, même à Paris, en le protégeant face aux supporters adverses. J’ai eu plus d’attention pour lui que pour mon propre fils. Alors quand j’entends sa mère attaquer le président et Medhi, je trouve cela profondément injuste. »

Il précise néanmoins que Rabiot, rencontré le matin même, a exprimé ses regrets : « Adrien est désolé. Il pense que la sanction est trop lourde, mais il regrette ce qui s’est passé. »

D’une sanction temporaire à une exclusion prolongée

De Zerbi a révélé que la décision initiale devait être temporaire : « Lundi, on parlait d’une mise à l’écart provisoire. Mais les choses ont dégénéré à cause de l’entourage, pas à cause de l’OM. »

Ce durcissement montre à quel point la direction a voulu affirmer son autorité dès le début de saison.

Le vestiaire secoué mais solidaire

L’entraîneur reconnaît que l’affaire a marqué tout le groupe. « Hier, j’ai parlé aux joueurs après l’entraînement. Je leur ai dit que nous avions agi de la bonne manière, de façon juste. Ce n’est pas facile, mais il faut être fort pour jouer à l’OM. Ici, on doit être habitué aux montagnes russes. »

Certains ont exprimé leurs doutes, d’autres leur soutien. Mais le message est clair : le collectif doit primer.

Ajustements tactiques et mercato

Privé de deux éléments importants, De Zerbi va devoir adapter ses plans. Il n’exclut pas d’utiliser Amine Gouiri en soutien de l’attaquant, compte tenu de l’absence d’Amine Harit. De nouveaux renforts pourraient également arriver : « Il reste du temps au mercato, peut-être quatre, cinq ou six recrues », a-t-il glissé, sans plus de précisions.

« Les paroles s’envolent, les actes restent »

Interrogé sur les supporters, souvent prompts à s’inquiéter après des polémiques, De Zerbi a répondu avec fermeté : « Les mots s’envolent, ce sont les actes qui comptent. Nous avons pris une décision forte, mais obligatoire. C’est un choix courageux qui sera bénéfique sur le long terme. »

Conclusion : un coach droit dans ses bottes

En refusant de minimiser l’incident et en assumant une décision impopulaire, Roberto De Zerbi envoie un message clair : l’OM veut restaurer discipline et dignité, coûte que coûte. Si le prix sportif immédiat est élevé, le technicien italien croit fermement que ce cap portera ses fruits.

Place désormais au terrain : samedi, l’OM devra affronter Paris FC sans Rabiot ni Rowe, mais avec la conviction que le collectif et l’éthique primeront sur les individualités.

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