
OM : Matt O’Riley, le chef d’orchestre gaucher qui accélère le jeu
Gaucher, cerveau, coups de pied arrêtés et vista dans le demi-espace droit : Matt O’Riley arrive pour faire mieux jouer l’OM. Moins de galons, plus d’idées. Et du tempo.
Un parcours atypique, une arrivée attendue
Matt O’Riley n’est pas un joueur comme les autres. Né à Londres d’un père anglais et d’une mère danoise, formé à Fulham, il a connu très tôt la dure réalité du football : à 19 ans, il se retrouve sans club, obligé de repartir du bas de l’échelle pour continuer à vivre de sa passion. C’est au MK Dons qu’il relance sa carrière, avant d’exploser au Celtic Glasgow, où il s’impose comme l’un des meilleurs milieux de Scottish Premiership et découvre la Ligue des champions. Brighton flaire la bonne affaire et débourse près de 30 millions d’euros en 2024 pour le recruter. Mais une cheville fragile, un genou capricieux et une forte concurrence freinent son ascension. Le voilà désormais à Marseille, prêté pour se relancer et offrir au Vélodrome ce qu’il sait faire de mieux : donner du rythme au jeu.
En sélection, son choix a surpris. Après avoir porté les couleurs de l’Angleterre en jeunes, O’Riley décide finalement d’opter pour le Danemark, pays de sa mère. Il intègre l’équipe nationale en 2023, mais reste en quête d’un rôle plus affirmé. L’OM peut être la rampe de lancement qui l’y mènera.
Un box-to-box au pied gauche soyeux
Sur le terrain, O’Riley se définit comme un milieu central box-to-box. Sa polyvalence lui permet de jouer 6, 8 ou 10, mais c’est dans un rôle de numéro 8 qu’il donne toute sa mesure. Grand gabarit, gros volume de course, pressing intense et sens de l’anticipation : il est capable de gratter des ballons bas comme haut et de les transformer aussitôt en occasions grâce à sa qualité technique.
Son pied gauche est sa signature. Des frappes sèches et enveloppées, des transversales millimétrées, des centres rentrants flottants, des coups de pied arrêtés dangereux… O’Riley sait tout faire avec ce pied magique. Au Celtic, il s’était imposé comme l’un des meilleurs créateurs de son championnat, dominant les statistiques de passes clés et de situations créées. Même en Premier League, malgré ses blessures, il figure parmi les milieux les plus productifs, dépassant parfois des références comme Kevin De Bruyne en occasions générées par match.
Des qualités mais aussi des limites
Tout n’est pas parfait, bien sûr. O’Riley n’est pas un sprinteur. Son jeu s’appuie davantage sur la passe et la lecture des espaces que sur la course. Devant le but, il alterne coups de génie et frappes frustrantes, surtout lorsqu’il est contraint d’utiliser son pied droit, plus limité. Et s’il possède une grande endurance, il a parfois tendance à se mettre beaucoup de pression. À Marseille, le défi sera d’apprivoiser le volcan du Vélodrome : une ambiance qui peut transcender, mais qui peut aussi écraser. Ses années au Celtic, dans une atmosphère bouillante, montrent toutefois qu’il a les épaules pour y briller.
L’art de faire courir le ballon
C’est là que réside toute l’importance de sa venue. O’Riley n’apportera pas la profondeur par sa vitesse, mais il fera courir le ballon plus vite que quiconque. Sa capacité à casser les lignes par la passe, à combiner en une touche, à changer le jeu d’un coup de diagonale ou à trouver le décalage dans le bon tempo, peut transformer le visage de l’OM. Roberto De Zerbi apprécie particulièrement ces profils faux-pied, gauchers jouant côté droit, capables de connecter latéral et ailier en triangles dévastateurs.
Avec lui, l’OM gagne un chef d’orchestre discret mais déterminant, un joueur qui ne cherche pas la lumière mais qui éclaire le jeu. À 23 ans, il incarne le pari de l’intelligence, celui qui peut redonner souffle et créativité au milieu marseillais.
Un état d’esprit marseillais
Au-delà du terrain, O’Riley colle à l’esprit marseillais. À Glasgow, il n’était pas rare de le voir rester seul après un match pour signer chaque autographe, prendre chaque photo avec les supporters. Un détail qui compte dans une ville où l’amour du maillot et la proximité avec le peuple font toute la différence.
Le prêt est encore entouré d’incertitudes — avec ou sans option d’achat selon les sources — mais son potentiel est clair : si la greffe prend, l’OM pourrait avoir trouvé non seulement un renfort tactique, mais aussi un visage attachant pour porter ses couleurs.
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