McCourt monte au front : l’OM tourne le dos à Labrune et à la LFP

Un revirement spectaculaire

Pendant longtemps, Vincent Labrune pouvait compter sur l’appui indéfectible de Pablo Longoria et de Frank McCourt. À l’époque du deal DAZN, le président de l’OM accompagnait même Labrune et Nasser Al-Khelaïfi à Londres pour rencontrer le patron de la plateforme, Len Blavatnik. En juillet 2024, Longoria remerciait publiquement le président de la Ligue et le boss du PSG pour « leur coopération et leur engagement ». Bref, une lune de miel totale.

Mais 2025 a tout changé. En quelques mois, l’OM est passé du soutien à la défiance, jusqu’au coup de tonnerre de l’interview croisée McCourt–Oughourlian dans Le Figaro. Désormais, Labrune est ciblé, et l’OM en première ligne de la fronde.

Les premiers signaux : critiques dès mai–juin

Les prémices de ce virage s’entendaient déjà au printemps. Le 19 mai, Longoria lâche : « Ce sont les clubs qui décident. On prend des exécutifs, ils sont bons, tant mieux. Ils ne le sont pas ? Comme dans toute entreprise, tu peux sortir. » Une charge voilée contre la gouvernance de la LFP.

Fin juin, McCourt lui-même critiquait la Ligue dans le JDD. Une mise en garde avant la tempête.

Un soutien historique à Labrune… et à Nasser

Pourtant, l’histoire commune est lourde. Longoria avait soutenu Labrune lors de sa réélection en septembre 2024, puis avait même été nommé vice-président de la LFP. Labrune et McCourt entretenaient une relation cordiale, faite de rendez-vous privés à Saint-Tropez, Saint-Rémy, Rotterdam ou Londres. McCourt avait accepté le plan CVC en 2022, obtenant même un bonus de 90 M€ pour l’OM.

Cet argent, ajouté aux aides d’État post-Covid, avait financé les mercatos fastueux de Longoria entre 2021 et 2024. Sans ces ressources, le club aurait affiché des déficits abyssaux.

Le déclencheur : la réalité économique

Le nœud du problème est financier. McCourt a dû injecter près de 150 M$ supplémentaires en 2024–2025. L’Américain ne peut plus suivre ce rythme infernal et réclame désormais de nouvelles recettes structurelles. Sa proximité récente avec Philippe Diallo (FFF) n’a rien d’un hasard : il cherche un nouveau modèle, hors du carcan Labrune.

Longoria, suspendu de la LFP après l’affaire du « tout corrupt » en février, a lui aussi pris ses distances. Revenu en mai auprès de l’actionnaire, il a exploré l’idée d’un partenariat avec Canal+ à hauteur de 300 M€/saison. Une hypothèse vite écartée, mais révélatrice d’une volonté de rupture.

Les nouveaux alliés : Ligue 1+ et un candidat maison

Depuis, Longoria s’est rapproché de Jérôme Cazadieu et Nicolas de Tavernost, têtes pensantes de Ligue 1+. Il croit avoir une majorité au collège des présidents de Ligue 1 et mise sur un candidat pour incarner l’alternative : Jean-Michel Roussier, président du Havre.

Le 15 septembre prochain, lors du conseil d’administration de la LFP, Longoria fera son grand retour après suspension. L’ambiance s’annonce électrique.

Pourquoi c’est crucial pour l’OM

Ce revirement n’est pas qu’une question de posture politique : c’est la survie de l’OM qui est en jeu. McCourt ne veut plus être le banquier silencieux d’un système qu’il juge défaillant. Il veut une Ligue capable de générer de vraies recettes, de protéger ses clubs, et d’offrir un terrain équitable face au PSG.

Pour l’OM, être en première ligne de cette révolte, c’est à la fois risqué et nécessaire. Risqué, car il faut rompre avec des alliés puissants ; nécessaire, car continuer dans le statu quo, c’est courir vers le déclin sportif et financier.

Le temps des masques est terminé

Entre McCourt qui monte au front, Longoria qui revient au combat, et Labrune de plus en plus isolé, le foot français vit une bascule historique.

Rendez-vous le 15 septembre pour un conseil d’administration qui s’annonce « lunaire ». Un mot revient dans les travées du Vélodrome : révolution.

Et vous, supporters : fallait-il rompre avec Labrune ? Ou l’OM prend-il un risque colossal en allant au clash ?