Nuit d’orage et de révolte : l’OM doit foudroyer le PSG au Vélodrome

Après la frustration madrilène, l’OM de Roberto De Zerbi n’a plus d’excuse. Face à un PSG décimé par les blessures, le Vélodrome réclame une révolte et la fin d’une malédiction vieille de 12 ans.

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Après la frustration de Madrid, l’Olympique de Marseille n’a plus d’excuses. Ce soir, face à un Paris Saint-Germain diminué par une cascade de blessures, c’est l’heure ou jamais de briser une malédiction vieille de plus d’une décennie en championnat. Le Vélodrome attend, impitoyable et ardent. Les Marseillais doivent transformer l’orage qui menace Marseille en une tempête de révolte sur la pelouse.

Le Classique, entre ciel menaçant et ferveur olympienne

Il y a des soirs où l’histoire semble se mettre au diapason du football. Ce dimanche, à 21 heures, le coup d’envoi d’OM–PSG sera donné sous un ciel noirci par les nuages. Météo France annonce des orages violents au moment même où les deux équipes entreront sur la pelouse. Près de 90 millimètres de pluie pourraient s’abattre sur la cité phocéenne, accompagnés d’éclairs qui déchireront le ciel méditerranéen. Certains redoutent une rencontre perturbée, d’autres y voient un signe : la nature elle-même semble s’associer à la colère et à l’impatience d’un peuple olympien qui refuse encore une fois de se résigner.

Le stade, lui, ne tremblera pas. Les 65 000 places du Vélodrome ont trouvé preneurs depuis longtemps, et aucun supporter parisien ne viendra calmer la marée bleue et blanche. Ce huis clos symbolique, où Marseille hurlera sans contradiction, promet une ambiance dantesque. Dans ce décor, le match dépasse la simple rivalité sportive : il devient un acte de résistance culturelle, presque identitaire. Car même si le PSG, champion d’Europe en titre, est économiquement et sportivement supérieur, le Classique demeure la seule arène où l’OM peut encore rivaliser à armes égales, porté par sa foi et par sa ferveur.

L’OM entre courage et responsabilité

Roberto De Zerbi n’a pas mâché ses mots après la défaite de Madrid. Oui, l’OM a tenu tête au Real, a mené au score, a joué à onze contre dix et a longtemps cru à l’exploit. Mais à la fin, c’est une défaite de plus. Et pour l’entraîneur italien, il n’y a aucune satisfaction à tirer d’une défaite, aussi glorieuse soit-elle. « Nous devons jouer avec plus de courage », a-t-il martelé. Plus de courage, plus de lucidité, plus de personnalité.

Son discours est clair : le temps des excuses est terminé. L’OM ne peut plus se contenter d’être la belle surprise ou l’équipe sympathique qui « n’a pas démérité ». Ce soir, il faut gagner, briser le cycle de la résignation et montrer que Marseille peut encore se dresser face au géant parisien.

De Zerbi dispose de forces, mais aussi de manques. Le coup dur vient du milieu : Geoffrey Kondogbia, touché au mollet, est forfait. Hamed Junior Traoré, également blessé, ne sera pas du voyage. L’absence de Kondogbia laisse un vide dans l’entrejeu, que devrait combler Angel Gomes aux côtés de Højbjerg. Mais une bonne nouvelle éclaire la défense : Nayef Aguerd, patron de la charnière, est de retour après protocole commotion. Son expérience et sa solidité sont un atout immense pour contenir les assauts parisiens.

Dans les cages, Gerónimo Rulli s’impose comme un leader. Héroïque à Madrid malgré deux penalties encaissés, il a rappelé qu’il considérait ce PSG comme « le meilleur de l’histoire ». Mais il n’a pas peur. Pour lui, l’OM est mieux préparé que l’an dernier, plus mature, plus complet. Ce soir, il est prêt à tenir les buts comme une forteresse et à donner le ton d’une révolte qui doit embraser l’équipe.

Greenwood, l’heure de vérité

S’il est un joueur attendu, c’est Mason Greenwood. L’Anglais est sans doute le joueur le plus talentueux de l’effectif marseillais, mais son rapport aux grands rendez-vous reste problématique. Lors du Classique aller la saison passée, il avait été remplacé à la mi-temps après une prestation jugée trop passive. De Zerbi lui-même avait alors reconnu qu’il n’avait pas trouvé la bonne formule pour le responsabiliser.

Depuis, Greenwood alterne coups d’éclat et disparitions. Il s’en défend, expliquant que son langage corporel, parfois nonchalant, est une ruse destinée à tromper l’adversaire. Mais à Marseille, on ne badine pas avec l’intensité. Et face au PSG, il n’y a pas de place pour les ruses psychologiques : il faut courir, presser, se battre et montrer son génie technique quand les occasions se présentent.

De Zerbi l’a dit : il veut en faire un joueur « total », capable de presser avec rage, de défendre avec abnégation et de créer devant avec inspiration. Contre le Real, Greenwood a montré des progrès dans cet engagement. Ce soir, il doit confirmer. Pour lui, pour l’OM, pour briser enfin le sort qui pèse sur le Vélodrome depuis 2011.

Un PSG décimé mais dangereux

De l’autre côté, le PSG se présente dans un costume de champion d’Europe, mais son effectif est ravagé par les blessures. João Neves, le métronome du milieu, est absent. Ousmane Dembélé et Désiré Doué manquent également à l’appel. Et coup de théâtre, Bradley Barcola, en feu ces dernières semaines (trois buts et une passe décisive sur ses deux derniers matchs de Ligue 1), ne fait même pas le déplacement, victime d’une gêne musculaire.

Ces absences privent Luis Enrique de plusieurs de ses atouts offensifs. Seul Khvicha Kvaratskhelia, le dribbleur géorgien, reste dans le onze type. Autour de lui, il faudra improviser : Lee Kang-In, Gonçalo Ramos ou Ibrahim Mbaye pourraient être lancés.

Pour autant, le technicien espagnol ne se montre pas inquiet. Il rappelle que « n’importe qui peut jouer » dans ce PSG et que la force du collectif reste intacte. Son objectif est clair : « réussir à calmer le Vélodrome », comme il l’a confié en conférence de presse. À l’OM de faire l’inverse : allumer l’incendie et maintenir la pression, minute après minute.

Les clés du match

Sur le plan tactique, le duel s’annonce passionnant. Paris cherchera, comme toujours, à imposer sa possession et son pressing dès l’entame. Avec une moyenne de 75 % de possession et près de 840 passes par match, le PSG est une machine à confisquer le ballon. Mais l’absence de Neves fragilise ce dispositif. C’est là que l’OM doit frapper. Gomes et Højbjerg doivent s’imposer, casser le premier rideau et offrir des ballons propres à Greenwood, Weah ou Aubameyang.

Autre point crucial : les coups de pied arrêtés. Paris montre des faiblesses dans le domaine aérien, et De Zerbi a confié avoir travaillé ce secteur avec ses adjoints. Avec Aguerd, Pavard, Balerdi et Aubameyang, l’OM dispose d’armes redoutables sur corner. Chaque coup franc sera une occasion d’or.

Enfin, l’audace offensive sera déterminante. Le Vélodrome est une forteresse offensive : 41 buts inscrits en 2025, meilleur total du Top 5 européen à domicile. L’OM doit reproduire cette efficacité, y compris via des frappes lointaines, domaine où il excelle déjà.

La malédiction à briser

Les chiffres pèsent lourd :

  • L’OM n’a pas battu le PSG au Vélodrome en Ligue 1 depuis le 27 novembre 2011 (3-0).
  • Cela fait 12 réceptions consécutives sans victoire.
  • Et pire encore : aucun but inscrit depuis 2017 face à Paris à domicile en championnat.

Cette disette est une anomalie pour un club comme l’OM. Et ce soir, toutes les conditions semblent réunies pour briser le sort : un PSG diminué, un Vélodrome incandescent, un arbitre – Jérôme Brisard – qui est le seul encore en activité à avoir arbitré une victoire marseillaise contre Paris (au Parc en 2020). L’histoire aime les clins d’œil.

Et puis, il y a Timothy Weah. Formé au PSG, fils de George, buteur contre le Real mardi dernier. Lui plus qu’un autre peut devenir le héros de ce Classique, comme Lorik Cana l’avait été en 2005 contre son club formateur.

Verdict : foi et révolte

Alors, que peut-on attendre de ce Classique ? Tout, et surtout l’imprévu. Ce match est une anomalie permanente, où les logiques s’effondrent et où les émotions dictent leur loi. Paris reste favori, bien sûr, mais Marseille n’a pas le droit de se présenter en victime. Ce soir, le Vélodrome exige une révolte, exige un match de guerriers.

Le scénario idéal est connu : rentrer fort dans la partie, presser haut, exploiter chaque coup de pied arrêté, et ne jamais laisser Paris imposer son rythme. Le reste, c’est la foi marseillaise qui fera le travail.

Notre pronostic de cœur ? Victoire de l’OM 2-1 ou 3-2. Les deux équipes marqueront, mais cette fois, l’orage sera marseillais.

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