OM – Guerre des étoiles à la LFP : l’OM en première ligne pour faire tomber Labrune

McCourt et Longoria veulent recomposer le CA de la LFP. Avec Lens, ils rêvent d’une majorité alternative pour pousser Labrune vers la sortie. La fronde marseillaise est lancée.

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Un parfum de putsch au sommet du foot français

Comme l’a résumé Romain Molina dans une vidéo devenue virale, on a l’impression d’assister à un nouvel épisode de Star Wars version Ligue de Football Professionnel : celui de la tentative de putsch contre Vincent Labrune. Cette semaine, trois sièges du Conseil d’administration (Reims, Nice, Toulouse) sont à renouveler. Derrière cette apparente formalité se cache une bataille politique : si les bons candidats passent, une nouvelle majorité pourrait se constituer, convoquer une assemblée générale et soumettre l’éviction du président de la LFP.

En première ligne ? L’OM. Frank McCourt et Pablo Longoria, alliés à Joseph Oughourlian (Lens), veulent bousculer un système qu’ils jugent verrouillé et inefficace.

Labrune fragilisé malgré un vote quasi unanime l’an dernier

Ce qui frappe, c’est la rapidité du retournement. Il y a un an, Labrune était réélu presque à l’unanimité, tant les présidents semblaient résignés à son alliance avec Nasser Al-Khelaïfi. Aujourd’hui, McCourt parle d’un échec « opaque et inefficace », Longoria s’en prend à des exécutifs « qu’on doit sortir comme dans une entreprise » quand ils échouent.

Le temps des silences est terminé : l’OM n’est plus dans le rang.

Le nerf de la guerre : les droits TV

La fracture est là. Promis à 1 milliard, les droits TV plafonnent à 700 M€. L’accord DAZN s’est écroulé, et la Ligue 1+ censée sauver les clubs ne convainc pas. Le calcul est cruel : même avec 2 millions d’abonnés à 15 € par mois sur 10 mois, une fois soustraits les coûts de production, la part de CVC, les taxes et la distribution, il ne reste presque rien à redistribuer.

Pendant ce temps, la LFP se félicite des exploits du PSG en Europe comme preuve de « bonne santé » du foot français. Pour l’OM et ses alliés, c’est l’arbre qui cache la forêt.

Un modèle élitiste contesté

Sous Labrune, la ligne est claire : favoriser l’élite européenne, réduire le nombre de clubs (de 20 à 18, demain peut-être 16), et laisser les autres survivre. Mais le foot français, ce n’est pas seulement le top 4. C’est aussi les clubs de Ligue 2, les moyens de Ligue 1, et tout un écosystème aujourd’hui en péril.

Marseille le répète : sans redistribution réelle et sans gouvernance transparente, le déclin est assuré.

Le rôle clé de Nasser

Soyons clairs : aucun putsch ne réussira sans au moins la neutralité de Nasser Al-Khelaïfi. Labrune revendique une entente parfaite avec lui, et beaucoup de présidents espèrent encore un coup de pouce du Qatar. Mais cette dépendance à beIN, qui paye souvent en retard, fragilise tout le système.

L’OM veut couper ce cordon et reconstruire sur une base simple : un club, un vote.

Les batailles de mercredi : les candidats au CA

Les quatre prétendants sont connus : Fabrice Bocquet (Nice), Jean-Michel Roussier (Le Havre), Waldemar Kita (Nantes) et Loïc Féry (Lorient). L’objectif des frondeurs est clair : bloquer Féry, considéré comme proche de Labrune. Si Bocquet, Roussier et Kita passent, une majorité alternative devient possible.

Et après Labrune ?

Reste la question de la succession. Un intérim pourrait être assuré par un doyen comme Philippe Piat ou un membre indépendant. Carles, jugé trop proche du PSG, est clivant. Roussier (Le Havre) apparaît comme une option crédible, Létang (Lille) reste évoqué. Mais aucun consensus clair. La boîte est ouverte sans savoir qui tiendra le volant.

Risques et incertitudes

Labrune est un animal politique, capable de gagner du temps et de retourner des présidents versatiles — Kita en tête. Les fuites, les trahisons, les contre-manœuvres sont à prévoir.

Le scénario le plus probable ? Un statu quo aménagé ou un bras de fer prolongé. Mais si la bascule se fait, le putsch pourrait devenir réalité.

Marseille à l’avant-garde

Marseille ne se cache plus. McCourt et Longoria veulent rompre avec une gouvernance jugée toxique, réinventer le modèle économique et replacer les clubs au cœur des décisions.

Le 15 septembre, le Conseil d’administration pourrait être un tournant historique. Pour l’OM et ses alliés, c’est le moment de vérité. Révolution ou statu quo ? La balle est dans le camp des présidents.

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