De Rabiot à Weah : ces joueurs qui ont bravé la rivalité OM–PSG

Entre trahisons, réussites et échecs cuisants, près d’une cinquantaine de joueurs ont eu la particularité rare — et souvent mal vécue — de défendre les couleurs de l’OM et du PSG. Ce soir encore, avec Timothy Weah, l’histoire s’écrit.

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Une rivalité qui ne pardonne pas

Depuis bientôt trente ans, le Classique dépasse le cadre du terrain. OM et PSG se vouent une rivalité féroce, faite d’antagonismes culturels, économiques et populaires. Mais si les supporters ne se sont jamais réconciliés, plusieurs joueurs ont franchi la ligne rouge en endossant les deux maillots. Un choix qui, selon les époques et les caractères, s’est transformé en conte de fées… ou en cauchemar.

En tout, 47 joueurs ont porté les deux tuniques. Fait marquant : 25 d’entre eux ont quitté Paris pour rejoindre Marseille, contre 22 qui ont fait le chemin inverse.

De Rabiot à Weah : les plus récents

Adrien Rabiot est sans doute l’exemple le plus marquant de ces dernières années. Formé au PSG, il a longtemps incarné le symbole du club de la capitale. Pourtant, en mars dernier, c’est avec le maillot de l’OM qu’il foulait la pelouse du Parc des Princes, conspué par un stade entier. Une scène forte, qui a confirmé que le fossé reste béant entre ces deux univers.

Cet été, c’est Timothy Weah qui a ravivé cette tradition sulfureuse. Formé au PSG, fils de George Weah, légende de la capitale mais aussi ancien joueur olympien, l’attaquant a signé à Marseille après son passage par la Juventus. Mardi dernier, il a même marqué contre le Real Madrid, comme pour prouver qu’il ne compte pas être un simple “transfuge anecdotique”.

Les réussites : Cana, Angloma, Heinze…

Certains ont su se faire adopter. Lorik Cana en est l’exemple parfait. Formé à Paris, il arrive à l’OM en 2005 et conquiert le cœur des supporters dès son premier Classique, en offrant la victoire d’une tête rageuse (1-0). Quatre ans, 175 matchs et un brassard plus tard, il restera dans les mémoires comme un capitaine respecté.

Autre cas marquant : Gaby Heinze. Très identifié au PSG au début des années 2000, il débarque en 2009 sous les ordres de Didier Deschamps. En deux saisons, il devient l’un des symboles du titre de 2010, avec notamment un coup franc sublime contre Rennes. Sa combativité et son charisme en ont fait un chouchou du Vélodrome.

Encore plus loin dans le temps, Jocelyn Angloma avait connu une trajectoire similaire. Passé par Paris au début des années 90, il a surtout marqué l’histoire de l’OM avec une victoire en Ligue des Champions en 1993.

Les échecs cuisants : le cas Fiorèse

Tout n’a pas été aussi rose. Dans la mémoire marseillaise, Fabrice Fiorèse reste un repoussoir. Héros du PSG entre 2002 et 2004, il se brouille avec son entraîneur Halilhodžić et choisit Marseille comme porte de sortie. Problème : il avait trop chambré l’OM lors de ses années parisiennes. Résultat : aucune intégration possible, 19 matchs insipides, et une rupture de contrat dans l’anonymat. Fiorèse restera comme le symbole du transfert raté.

Une longue liste de “doubles maillots”

D’autres noms viennent compléter la galerie : Modeste Mbami, apprécié des deux côtés avant sa disparition en 2023 ; Édouard Cissé, discret mais utile lors du titre de 2010 ; Frédéric Déhu, Peter Luccin, Stéphane Dalmat, Peguy Luyindula, ou encore Jérôme Leroy.

Sans oublier les passages éclair de gloires comme George Weah, Bruno Ngotty ou Daniel Bravo, qui n’ont laissé qu’une trace anecdotique à Marseille.

Aujourd’hui : une rareté grandissante

Depuis près de dix ans, le fossé sportif et financier entre l’OM et le PSG a réduit ces trajectoires croisées. Hormis Lassana Diarra ou Hatem Ben Arfa, rares sont ceux qui osent encore tenter l’aventure des deux côtés. Le cas Timothy Weah, attendu ce soir au Vélodrome pour son premier Classique olympien, sera scruté de près. À lui d’écrire une histoire qui ressemble davantage à celle de Cana ou Heinze… qu’au fiasco Fiorèse.

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