
OM: Véronique Rabiot contre-attaque - “On dramatise, Adrien n’est pas violent”
Scandale au Vélodrome : après la bagarre Rabiot-Rowe, Véronique Rabiot sort du silence sur RTL. Étonnement, sa vérité tranche avec la version officielle de l’OM.
L’affaire fait trembler la planète OM depuis des jours. Vous avez tous suivi : après la défaite à Rennes le 15 août, Adrien Rabiot et Jonathan Rowe en sont venus aux mains dans le vestiaire. Longoria a parlé d’une “violence inouïe”, justifiant l’éviction immédiate des deux joueurs. Mais ce jeudi soir, Véronique Rabiot, mère et agente d’Adrien, est montée au créneau sur RTL. Sans langue de bois, elle conteste frontalement la version du club.
L'Olympique de Marseille a décidé d'écarter Adrien Rabiot du groupe professionnel et de le placer sur la liste des transferts. La raison invoquée hier publiquement par le président Pablo Longoria, et je cite, un événement d'une gravité et d'une violence extrême, quelque chose d'inouï. Quelle est votre version à vous? Qu'est-ce qui s'est réellement passé vendredi dernier à Rennes dans le vestiaire de l'OM?
Alors qu'est-ce qui s'est réellement passé? Je n'en sais rien puisque je n'y étais pas. Mais Pablo Longoria n'y était pas non plus. Moi je m'arrête sur les mots. Violence inouïe, violence extrême. Qu'est-ce que ça veut dire violence inouïe? Personne n'a été blessé, personne n'est allé à l'hôpital. Il n'y a pas eu nez cassé, pas de lèvres fendues, pas de point de suture, pas de jour d’ITT, donc je ne comprends pas bien. Violence inouïe, j'y crois pas.
L'altercation, vous ne la contestez pas, Adrien Rabiot ne la conteste pas. En revanche, vous ne comprenez pas que ça ait pris une telle ampleur?
Oui, parce que tous les jours, l'altercation devient plus violente. Donc non, l'altercation, je ne la conteste pas. D'ailleurs, Adrien ne la conteste pas non plus. Mais moi, je voulais laisser à Adrien la possibilité de raconter lui-même ce qu'il fera de toute façon. Moi, ce qui m'étonne, c'est qu'on sait que dans le vestiaire, il y avait le coach et M. Benatia. Comment peut-on imaginer qu'il y ait une altercation d'une violence inouïe et que personne n'intervienne? La sécurité n'intervient pas. M. Benatia... Eux disent que la sécurité a dû intervenir. Je n'y crois pas. Il n'y a pas eu de violence inouïe. Il n'y a pas eu de blessé. Violence inouïe, ça veut dire qu'il y a au moins quelqu'un qui est par terre, qui est abîmé. Il n'a pas eu de blessés, ni l'un ni l'autre. Bon, je n'y crois pas et personne n'y croit. Les joueurs sont rentrés. Ils étaient off ensuite jusqu'au lundi, début d'après-midi. Adrien, lui, comme à chaque fois, il est retourné le samedi matin pour faire ses soins et sa récupération. Personne ne lui a parlé de quoi que ce soit. Ensuite, il est parti en week-end. C'est quand il est rentré le lundi, en début d'après-midi, qu'on l'a appelé le président, M. Benatia, pour lui parler. S'il y avait eu vraiment de la violence extrême, et on pouvait le mettre à pied immédiatement, c'est comme ça que ça se serait passé.
La direction de l'Olympique de Marseille dit aussi regretter qu'Adrien n'ait pas profité du week-end pour présenter ses excuses. Ça aurait pu changer quelque chose, selon vous?
Présenter ses excuses, à qui, d'abord? À Rowe?
Oui, à l'ensemble du club, en gros, pour ce qui s'est passé. C'est une excuse à l'ensemble du club.
Pourquoi? Ça se passe dans le vestiaire, ça se passe entre deux joueurs. Mais de quoi on parle? On parle de respect, de respect de l'institution. Mais vous pensez qu'ils sont sérieux, ces gens-là, quand ils parlent de respect, de respect de l'institution? Le président, on l'a entendu la saison dernière hurler devant les caméras « corruption, corruption » pendant je ne sais pas combien de temps. Quand M. Benatia, il a eu maille à partir avec les arbitres et il a été suspendu. Si quelqu'un ne respecte pas le club, qui sait exactement qui ne respecte pas le club?
Pour vous, en fait, ils n'ont pas montré l'exemple jusque-là. Et donc, ce qui s'est passé dans le vestiaire vendredi soir, c'est un événement comme il en existe souvent dans la vie d'un club. Ça méritait quoi? Une amende, tout au plus?
C'est un épiphénomène et c'est anecdotique. Tout le monde sait que dans les vestiaires, les joueurs peuvent se friter et que normalement ça n'aurait pas dû sortir du vestiaire. Et je pense que ce n'est pas sans raison que c'est sorti du vestiaire.
Dans un premier temps, mardi matin, je crois, le secrétaire général du club a signifié à votre avocat qu'Adrien était écarté du groupe parce que notamment l'entraîneur Roberto De Zerbi ne voulait plus de lui en raison de la bagarre, c'est une chose, mais aussi d'un manque d'implication dans son travail depuis plusieurs semaines. Vous confirmez cette information?
Alors ce qui s'est passé exactement, c'est que quand moi j'ai su qu'Adrien était suspendu, parce qu'il faut préciser, moi j'ai entendu, il n'a pas été mis à pied, il a été suspendu. Ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Donc moi quand j'ai su qu'Adrien était suspendu, évidemment j'ai parlé avec Adrien et je lui ai dit demain matin j'appellerai M. Benatia. Et M. Benatia a refusé de me parler. Il a envoyé un message à mon avocat en disant à mon avocat, vous serez contacté par le secrétaire général. Ce qui a été fait autour de midi, le secrétaire général a appelé mon avocat pour lui dire qu'Adrien était sorti de l'équipe, que le coach ne comptait plus sur lui. Parce qu'effectivement, il y a eu la bagarre et aussi un manque d'implication depuis le stage en Hollande.
Cette accusation-là, vous la comprenez? Adrien Rabiot la comprend?
Non, mais on ne comprend rien de ce qui se passe, monsieur. Quand j'ai su qu'Adrien était sorti de l'équipe, j'ai cru qu'un immeuble me tombait sur la tête. Nous avons tous été choqués, très choqués, même mon avocat, qui, en général, est plus stoïque. Nous avons tous été choqués de cette nouvelle.
Pour vous, c'est une décision qui ne dit pas ces mots, qui cache la réelle nature de la raison pour laquelle la direction de l'OM a décidé d'écarter Adrien Rabiot.
De toute façon, ça ne peut pas être pour une altercation. Un joueur comme Adrien ne peut pas le sortir de l'équipe pour une altercation dans le vestiaire.
Pour être très clair, Madame Rabiot, vous suspectez la direction de l'OM d'utiliser cet incident de vestiaire comme une opportunité pour se séparer d'Adrien?
Oui, c'est très clair. Il n'y a pas besoin d'avoir fait HEC pour comprendre. Comme je dis toujours, dans le monde du football, tout le monde ment et tout le monde sait que tout le monde ment. Je le dis, oui, il ment. bien sûr qu'il monte. Pour quelle raison du coup? De toute façon, la finalité dans le monde du football, c'est toujours une question d'argent. Quand vous ne savez pas ce qui se passe, c'est qu'il y a une question d'argent en jeu.
Donc là, en fait, vous suspectez que la direction de l'OM profite du fait que vous avez une année de contrat pleine jusqu'à la fin de la saison et que donc ils peuvent la monnayer auprès d'un autre club pour obtenir une indemnité de transfert.
Oui, quoi d'autre? Pourquoi mentir? Pourquoi dire qu'Adrien n'est pas impliqué? Tout le monde sait qu'on peut reprocher beaucoup de choses à Adrien, mais certainement pas sa motivation, sa passion, son implication. Donc après, on nous parle d'amende, on nous parle de retard, mais c'est pathétique même, c'est pathétique.
Pablo Longoria évoque des discussions sur une prolongation du contrat au-delà de cette saison.
Je ne vois pas le rapport. Pourquoi on parle de prolongation?
C'est lui qui aborde ce sujet en disant que depuis deux mois et demi, il vous en fait une proposition et que vous ne l'avez pas acceptée.
On lui demande pourquoi Adrien est mis sur la liste des transferts et sorti de l'équipe. Il ne voit pas le rapport. Pourquoi il nous parle de négociations, de contrats? Quel rapport avec cette bagarre?
Aujourd'hui, on est dans une situation de blocage. on a bien compris. Il est impossible d'imaginer qu'il puisse y avoir échange, discussion, retour en arrière, qu'Adrien Rabiot porte à nouveau le maillot de l'Olympique de Marseille?
Mais vous plaisantez, j'espère.
Je vous pose la question.
Non mais vous croyez qu'on peut traiter les gens de cette manière? Maltraiter les gens, parce que c'est pas autre chose. J'ai mal pour Adrien, je vous le dis, j'ai mal pour lui. Avec tout ce qu'il a fait pour venir à Marseille et tout le mal qui s'est donné l'année dernière et toute l'implication justement qu'il a mise pour atteindre cet objectif et comment il y a cru et même encore puisqu'il avait dit qu'il voulait rester parce qu'il voulait jouer la Champions League et qu'on le traite de cette manière.
Comment il vit la situation en ce moment, Adrien Rabiot? Il est quoi? Il est en colère? Il est triste?
Non, non, non, il n'est pas en colère. Pour ça, Adrien n'est pas violent. Non, il n'est pas en colère.
Il est triste?
Non plus, mais je pense qu'il est très déçu. Parce que M. De Zerbi parle de trahison, mais celui qui a été trahi, c'est Adrien. Soit disant qu'il n'en veut plus dans le vestiaire parce qu'il a été trahi par Adrien. La trahison est de leur côté, pas du nôtre.
À partir de maintenant, pour sortir de cette situation, on rappelle que le mercato estival a fermé ses portes le 1er septembre, donc ça arrive très vite. L'OM veut récupérer une indemnité de transfert importante, on parle de peut-être 15 millions d'euros. S'ils ne les obtiennent pas, est-ce que vous craignez qu'ils puissent bloquer Adrien, le conserver dans l'effectif, mais sans le faire jouer?
Je ne sais pas quoi vous dire, parce que je ne m'attendais jamais à vivre une situation pareille. Je croyais qu'on avait vécu le pire avec le PSG, mais bon, je me suis trompée. Donc je ne sais pas ce qui peut se passer.
J'imagine votre souci numéro un, on est à 10 mois d'une Coupe du Monde avec l'équipe de France. Une telle situation, si l'OM bloquait Adrien Rabiot, ce serait sportivement une catastrophe pour lui.
Bah oui mais de toute façon déjà ce serait une catastrophe s'il ne joue pas pendant une saison c'est une catastrophe c'est quelque chose qu'on a déjà vécu c'est une situation qu'on a déjà vécu et on n'a pas envie de la revivre c'est évident
Aujourd'hui il y a des clubs qui sont venus vers vous?
Oui, bien sûr. Vous avez des propositions aujourd'hui qui sont claires, nettes? Oui, bien sûr, il y a des clubs qui sont venus vers nous. Évidemment, avec la saison qu'Adrien a faite, évidemment qu'il intéresse des clubs.
Pour que la situation avance, il faut évidemment que l'Olympique de Marseille accepte de discuter avec ses clubs, accepte de discuter aussi avec vous. Est-ce que vous avez des échanges à l'heure où on se parle?
Mais je vous dis que M. Benatia n'a pas voulu parler avec moi. Donc on parle par avocat interposé, ça va être très très pratique.
Mais il y a quand même des discussions par avocat interposé.
Non, non, non, il n'y a pas de discussion, Monsieur Sanfourche. Pour l'instant, nous, on a eu juste comme info qu'Adrien est sorti du groupe et ça s'arrête là.
Vous souhaitez évidemment que la situation se décante le plus vite possible et qu'on trouve une solution avec la direction de l'OM pour qu'Adrien puisse trouver le plus vite possible un nouveau club.
Évidemment, Adrien, il faut qu'il ait un nouveau club qui puisse jouer, c'est le plus important. Et d'ailleurs, on pensait, ça met que ça arriverait. D'ailleurs, on dit souvent que la foudre ne tombe pas deux fois au même endroit, mais chez les radios, ça arrive.
Avez-vous reçu des manifestations de soutien au sein de la famille du football depuis quelques jours?
Beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup. C'est pour ça que je vous dis que personne ne croit à la version de l'OM. évidemment les gens qui connaissent bien le football savent que c'est une version erronée. Surtout les gens qui connaissent Adrien. Vous savez Adrien il est professionnel depuis 17 ans. Il n'a jamais eu de problème de violence, il n'a jamais eu de problème dans un vestiaire. Il a toujours été apprécié de ses coachs et de ses coéquipiers.
Véronique Rabiot, les supporters de l'Olympique de Marseille, on en a entendu beaucoup sur RTL, ils ne comprennent pas cette situation. beaucoup se disent qu'il s'est forcément passé quelque chose de plus grave, quelque chose d'autre qu'on ne sait pas pour en arriver là. Qu'est-ce que vous avez à leur dire?
Je leur dis que déjà je suis navrée pour eux, que je regrette cette situation, parce que j'ai bien vu toute la saison dernière à quel point ils ont apprécié la présence d'Adrien à l'OM et comment ils l'avaient accueilli quand il est arrivé, toutes les manifestations d'amour qu'ils lui ont donné, ce qui n'était jamais arrivé ailleurs, je n'aurais pas pu l'imaginer. Et je comprends qu'ils soient déçus, et je comprends qu'ils ne comprennent pas, parce que moi-même et nous, autour d'Adrien, on n'a pas compris non plus. Donc je comprends qu'ils ne comprennent pas, mais il n'y a rien de plus grave. Je sais que tout le monde extrapole. La vérité est ailleurs.
Depuis plusieurs mois, Madame Rabiot, on avait l'impression que c'était un mariage idéal, finalement, entre ce club et Adrien Rabiot, à la fois sportivement et dans l'atmosphère que vous évoquiez. Là, tout vol en éclats d'un coup. C'est quoi? Y a-t-il un grand sentiment de gâchis?
C'est sûr. C'est sûr. Pour tout le monde, je pense. Pour tout le monde. Pour Adrien, pour l'équipe, pour les supporters. Parce qu'il ne faut pas croire, prendre une décision comme ça, qui est complètement lunaire, c'est aussi mettre l'équipe en difficulté, c'est déstabiliser l'équipe, avoir la tête dans le guidon, ne pas réfléchir, ne pas anticiper. Moi, je vais vous dire, je pense vraiment que le président et le directeur du football ont un costume trop grand pour eux.
Messieurs Longoria et Benatia vous ont déçus?
Ah non, ce n'est pas qu'ils m'ont déçus. parce que pour être déçu par quelqu'un, il faut que j'aime les gens pour qu'ils me déçoivent. Donc ils ne m'ont pas déçu. Non, non, je pense qu'ils ne sont pas à leur place, qu'ils n'ont pas le profil du poste et qu'ils sont dévorés par leur orgueil et leur égo surdimensionné et qu'ils sont incapables de contrôler leurs émotions. On l'a vu. De toute façon, je n'invente rien.
Mais vous aviez commencé à nouer une relation de confiance qui a explosé en vol d'un seul coup.
C’est Adrien surtout qu'il a noué une relation de confiance. Quand Adrien m'a dit qu'il voulait aller à l'OM, et même quand M. Benatia m'a appelé la première fois, j'ai dit à M. Benatia, si j'étais seul, M. Benatia, mon fils ne viendrait pas à l'OM. Je ne suis pas d'accord avec cette décision. Mais ce n'est pas moi le footballeur. Mon fils a été convaincu et il m'a convaincue. C'est vrai qu'au départ, je n'étais absolument pas pour.
Et avec le recul, vous regrettez ce choix ou vous ne pouviez pas le prévoir?
Non, on ne regrette jamais nos choix. chez les Rabiot. On assume tout ce qu'on fait. Non, non, nous, on ne crache pas dans la soupe. Adrien a été très heureux la saison dernière. Ça s'est très bien passé. Il a été très content, il a été épanoui. Donc non, il n'y a rien à regretter.
Pour conclure, Mme Rabiot, dans les jours qui viennent, dans les semaines qui viennent, qu'est-ce que vous espérez maintenant? Comment voulez-vous que la situation évolue pour le bien d'Adrien Rabiot?
Là, tout de suite, je vous dirais que la priorité, c'est de trouver un club pour Adrien, évidemment. parce que comme je vous dis, il n'est pas question qu'il revive ce qu'il a déjà vécu, à savoir ne pas jouer, être mis à l'écart. Donc la priorité, elle est là. La porte se referme le 1er septembre, donc elle est là la priorité.
Propos recueillis par Philippe Sanfourche (RTL)
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